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Hazel
7 mars 2009

Une femme comme moi.

    Assis sur la rive, la ou finit l'ombre de cet arbre noir, chercher dans les rougeurs du couchant la première étoile sur la mer. Et écouter le vent du soir, qui réveille une à une les feuilles : elles murmurent toutes ensemble doucement, le murmure s'éloigne peu à peu. C'est l'heure de notre mort quotidienne, l'instant où chaque homme aperçoit son destin comme une loi étrangère à sa vie, un élément séparé de lui, sans aucun pouvoir sur sa conscience ni sur son sort. Chaque jour, à cette heure nous commençons à mourir. Cette mort  du temps et de la nature, ce coucher universel, n'advient pas en dehors de nous, mais au plus profond de notre esprit. La lumière s'éteint lentement. Comme si le monde perdait conscience de soi-même. Et l'homme oublie les heureuses tristesses, les mauvaises fortunes, le jeu cruel des jours et des saisons.

C. Malaparte - Une femme comme moi

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